Innovations et tendances: rencontre de la branche ASHB met en lumière l'avenir de la branche

Des échanges animés et de nombreuses discussions sur l'avenir de la branche ont marqué l'échange sectoriel de l'ASHB de cette année.
05. juin. 2024 ·

Le 3 juin 2024, plus de 50 représentants de haut niveau du secteur de la bijouterie et de l'horlogerie se sont réunis à l'occasion de la rencontre de la branche de l'Association professionnelle des maisons spécialisées en horlogerie-bijouterie (ASHB) dans les halles de la Modern Brewhouse TurbinenBräu à Zurich. L'événement a été une excellente occasion d'échanger et de discuter des tendances et des développements actuels dans la branche de la bijouterie et de l'horlogerie. Le lieu était bien choisi, car la TurbinenBräu, avec son atmosphère accueillante et sa situation centrale, offrait le cadre parfait pour cet événement important.

Visite guidée de la brasserie

Pour les personnes intéressées, l'après-midi a commencé à 15h15 par une visite guidée de la brasserie. Cette visite guidée a permis aux participants non seulement d'avoir un aperçu intéressant du processus de brassage, mais aussi de profiter d'une atmosphère détendue pour échanger leurs points de vue.

Ouverture et accueil

A 16 heures, les portes ont officiellement ouvert et les invités ont été accueillis par un verre de bienvenue. Après un bref discours de bienvenue du président Robert Grauwiller, les résultats du vote en ligne des membres et le nouveau site web ont été présentés à 16h30 par le co-directeur Remo Fürer. Robert Grauwiller a ensuite présenté le projet « Q-Label » de l'ASHB, qui a suscité un grand intérêt et déclenché une discussion animée. Vous trouverez ici le procès-verbal de l'assemblée générale 2024.

Exposés de podium: l'avenir de la branche

Les tables rondes qui ont suivi ont constitué le point d'orgue de la manifestation. Les intervenants ont donné un aperçu passionnant de l'avenir de la branche, qui sera marqué par des innovations et des progrès technologiques.

  • Beyer Chronometrie AG: Philippe Meyer, directeur marketing de Beyer Chronometrie AG, a souligné l'importance du storytelling et de l'authenticité dans le monde numérique. Il a expliqué comment Beyer, la plus ancienne entreprise horlogère du monde, doit se réinventer pour rester pertinente malgré sa longue tradition.
  • Locherschmuck GmbH: Daniel Locher, propriétaire et directeur de Locherschmuck GmbH, a parlé de la numérisation dans la fabrication de bijoux individuels. Il a souligné comment la numérisation a changé le quotidien des bijoutiers-joailliers et quels sont les nouveaux risques et opportunités qui en découlent.
  • wamag | Walker Management AG: Nina Hänsli, responsable du conseil chez wamag | Walker Management AG, a présenté les résultats d'une étude en ligne unique en Suisse sur les attentes des générations Y et Z. Elle a expliqué qu'il s'agissait d'une étude de marché. Elle a expliqué comment ces générations conçoivent leur expérience d'achat et quelles sont les différences avec les générations plus anciennes.
  • Webrepublic AG: Samuel Kirchhof, Head of Perfomance Marketing de Webrepublic AG, a présenté les possibilités et les limites de l'intelligence artificielle (IA) dans le secteur. Il a montré comment l'IA est déjà utilisée aujourd'hui dans les processus de marketing et ce à quoi il faut s'attendre dans un avenir proche.

Vous trouverez les présentations des exposés en lien ci-dessous dans l'espace membres protégé.

Après les exposés inspirants et après avoir répondu aux questions du public, la manifestation s'est terminée par un somptueux apéro riche. Les participants ont profité de l'occasion pour échanger intensément autour d'un bon repas et de boissons et pour discuter des impressions reçues et de leur importance pour leur propre entreprise.

La rencontre de l'ASHB avec la branche le 3 juin 2024 a été un grand succès. La manifestation a offert de précieux aperçus sur l'avenir de la branche de la bijouterie et de l'horlogerie et a permis aux participants de s'informer sur les tendances et les développements actuels. Les intervenants ont su convaincre par leur expertise et ont donné lieu à des discussions passionnantes. La combinaison de conférences spécialisées et de réseautage a fait de cette rencontre sectorielle un rendez-vous incontournable pour tous les membres de l'ASHB. Vous trouverez le programme de la réunion sur vsgu-ashb.ch/rencontre.

Photographie: Christoph Malaval @malavalphotography.ch

Documents des exposés (en allemand)

SAVE THE DATE - Rencontre du 02.06.2025

La prochaine rencontre de branche aura lieu le lundi 2 juin 2025, à nouveau en fin d'après-midi. Notez déjà la date dans votre agenda! Nous nous réjouissons de vous accueillir sur place.

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Assemblée générale de ASHB voie de circulaire 2025

Vous trouverez ci-dessous la brochure d'invitation avec l'ordre du jour ainsi que le lien pour la décision circulaire en ligne et tous les documents financiers supplémentaires :

Invitation avec le point de l'ordre du jour

Lien vers le vote avec décision circulaire en ligne

Comptes annuels CP 2023 et 2024 avec budget 2025

Bilan au 31.12.2024 avec comparaison avec l'année précédente

Candidature de Bryan Gablinger (allemand) 

Candidature de Andreas Gut (allemand)

Candidature de Bruno Mojonnier (allemand)

Candidature de Manuela Weingart (allemand)

Merci de participer aux votes jusqu'au 29 mai 2025. Merci d'avance !

Les résultats des votes ne sont publiés que sommairement (votes pour, votes contre, abstentions). Les résultats détaillés sont accessibles qu'au secrétariat, ils sont traités de manière confidentielle et ne sont pas communiqués à des tiers.
 

Rencontre de la branche du 2 juin à Zurich

L'ASHB organise le lundi 2 juin 2025 à partir de 16 heures la rencontre professionnelle de la branche horlogère et joaillière suisse au Resident Bar & Lounge à Zurich Seefeld. Au programme, des conférences passionnantes sur le thème « Quand l'inspiration rencontre l'innovation : stimuler la motivation interne, créer des expériences, enthousiasmer les clients ». Susanna Hospenthal de KURZ 1948 Lucerne et Stefan Salzmann de Salzmann Uhren & Bijouterie Visp présenteront des stratégies efficaces pour motiver les collaborateurs et des événements clients avec storytelling et événements multisensoriels intelligents, ainsi que les meilleures pratiques en matière de vente. Sylvia Grisch, directrice artistique chez Studio Tonic AG, et Corrado Tona, directeur commercial chez Obrist Interior AG, donneront un aperçu des dernières tendances en matière de design et montreront comment l'architecture d'intérieur, l'identité de marque et l'expérience client se fondent en un concept global convaincant. Pour finir, Donato Trivisano, de Mundwiler Juwelen Winterthur, nous donnera un aperçu de la rénovation de son magasin et de la refonte complète de l'identité de marque, réalisée avec la participation de ses collaborateurs. Cet événement se déroulera en allemand.

Programme et Infos
Formulaire d'inscription

Si vous avez des questions ou des doutes, veuillez vous adresser au secrétariat via info@vsgu-ashb.ch ou 041 926 07 92.

12. mai. 2025 • VSGU-ASHB
Articles spécialisés
Recommandations relatives aux objets non récupérés dans le cadre de mandats de réparation

Combien de temps faut-il conserver les objets laissés par les client·e·s ? Quelles sont les mesures à respecter lors de l’élimination de « passifs anciens » ?

Nous avons, en tant que VSGU, analysé les bases légales pertinentes concernant les montres et bijoux non récupérés dans le cadre de mandats de réparation par le biais de notre service juridique, et avons formulé ci-après des recommandations pratiques à cet effet.

 

Bases légales

Si un objet (bijou ou montre) est remis à l'entreprise à des fins de réparation et accepté par celle-ci, un contrat d'entreprise au sens des art. 363 ss CO est conclu. Cela à condition qu'il y ait accord sur le devis, si celui-ci a été demandé. En conséquence, l'entreprise (horloger, bijoutier-joaillier) est tenue de réparer l'objet et le client est tenu de payer la contrepartie correspondante. 

Que faire si, après la réparation, le client ne vient pas chercher la marchandise malgré la demande de l'entreprise ? Dans tous les cas, la marchandise ne peut être simplement jetée ou vendue de manière indépendante.

Légalement, l'entreprise (= débiteur de la réparation) dispose de différentes possibilités pour limiter la durée de l'obligation de conservation. En outre, elle peut procéder à une « vente en cas de retard du créancier » sur la base du « retard du créancier ». Si l'entreprise connaît le domicile du client, elle peut également faire valoir son droit de rétention légal et faire procéder à la « réalisation du gage » afin de récupérer les objets non retirés.

1. Procédure en cas de demeure du créancier (art. 91 ss CO)

La loi régit le retard du créancier aux articles 91 à 95 CO. Il y a retard lorsque le créancier (le client) refuse de manière objectivement injustifiée de coopérer à l'exécution ou d'accepter (sans justification) la prestation offerte par le débiteur.

La condition préalable à la défaillance du créancier est que l'entreprise ait proposé au client de venir chercher la marchandise réparée, mais que celui-ci ne vienne pas la chercher sans raison. Pour des raisons de preuve, il est recommandé d'informer le client par écrit, au plus tard dans un deuxième temps, que la marchandise est prête à être enlevée. Si le client ne vient toujours pas chercher la marchandise, l'entreprise dispose des options suivantes.

1.1 Droit de consignation (art. 92 CO)

Si le créancier (le client) est en retard de paiement, le débiteur (l'entreprise) est en droit de déposer la chose due aux risques et aux frais du créancier et de se libérer ainsi de son obligation. Le lieu du dépôt est déterminé par le juge (du tribunal du lieu d'exécution).

Le dépôt ne résout toutefois pas le problème du paiement en souffrance du client, raison pour laquelle cette option n'est pas recommandée.

1.2 Droit de vente par autorisation judiciaire (art. 93 CO)

Au lieu de déposer la chose, l'entreprise est en droit, conformément à l'art. 93 CO, après avertissement préalable et autorisation du juge, de la vendre publiquement et de déposer le produit de la vente.

L'entreprise doit procéder comme suit :

  1. La vente en cas de non-paiement doit être annoncée à la clientèle (toujours par écrit et par courrier recommandé à des fins de preuve). Si l'identité ou l'adresse de la clientèle est inconnue, la menace peut être publiée (par exemple dans le journal officiel du canton ou à la mairie du siège du magasin spécialisé). Il n'est toutefois pas certain qu'une telle menace publique soit jugée suffisante par le tribunal !
  2. Afin de permettre au créancier d'empêcher la vente par défaillance, celle-ci doit lui être notifiée au préalable. Le créancier doit en outre se voir accorder un délai raisonnable pour agir, soit en accomplissant l'acte qui lui incombe (par exemple, en venant chercher la chose), soit en fournissant au moins une garantie pour les frais de garde et d'entretien déjà engagés et ceux qui sont prévisibles jusqu'à la fin du retard du créancier. La durée du délai pour qu'il soit considéré comme raisonnable doit également être déterminée en fonction des circonstances particulières du cas d'espèce, un délai minimum de 30 jours à compter de la réception de la menace de vente par voie de l'autorité d'exécution étant généralement suffisant. Si le créancier reste inactif malgré la menace, il a tacitement accepté la vente par recours et doit également supporter les conséquences d'un résultat de vente non optimal.
     
  3. La vente de gré à gré nécessite l'autorisation du tribunal (tribunal de district/tribunal civil du siège du magasin spécialisé). Le tribunal détermine le lieu de la vente aux enchères et vérifie si toutes les conditions sont remplies.
     
  4. Si le juge a donné son autorisation pour la vente en vertu du droit de l'exécution et que la vente aux enchères publiques a eu lieu, l'entreprise peut déduire le produit de la vente de sa créance pour le travail effectué (majorée des frais de justice et des frais de réalisation). Si le produit de la vente est excédentaire, celui-ci doit être déposé auprès du tribunal pour le client. Il est vivement recommandé à l'entrepreneur de participer à la vente aux enchères afin d'éviter que le bien ne soit vendu à un prix inférieur à sa valeur. 
     
  5. Il se peut que le tribunal dispense l'entreprise d'une vente publique ou même d'une menace préalable à la clientèle, par exemple si la valeur du bijou ou de la montre est très faible (art. 93, al. 2, CO).

En résumé, il convient de retenir que la vente en désistement préventif s'avère longue et coûteuse, notamment en raison de l'autorisation judiciaire requise. Les frais liés à la procédure d'autorisation et à la vente publique sont à la charge de l'entrepreneur. La vente en désistement préventif n'est donc pas recommandée pour les objets de faible valeur.

La vente en désistement préventif a donc conservé une importance pratique limitée.

 

2. Alternative : Poursuite en réalisation de gage fondée sur le droit de rétention (art. 895 ss CC)

Le droit de rétention est régi par les articles 895 à 898 du Code civil suisse (CC). Le droit de rétention est un droit légal de gage sur des biens mobiliers. Il autorise le créancier d'une créance pécuniaire (par exemple une facture de réparation impayée) à conserver l'objet laissé jusqu'au paiement de cette créance (art. 895, al. 1, CC).

Le droit de rétention légal (droit de rétention) autorise l'entreprise, en tant que créancière d'une créance (par exemple des frais de réparation impayés), à conserver le bijou ou la montre réparé(e) qui n'a pas été récupéré(e) à titre de gage et à le/la faire ensuite vendre (art. 895 ss CC). Pour que le bijou ou la montre puisse finalement être vendu, les conditions suivantes doivent être remplies :

  1. Il doit exister une créance impayée à l'égard du client (par exemple, des frais de réparation non payés). La créance impayée doit en outre être exigible et en rapport avec l'objet retenu (bijou ou montre).
     
  2. Étant donné que l'objet non récupéré se trouve généralement en possession de l'entreprise avec l'accord du client (puisqu'il a été remis pour réparation), cette condition est en principe remplie.
     
  3. L'entreprise doit connaître le domicile du client. En effet, celui-ci doit être informé avant la réalisation par l'entreprise (art. 898, al. 1, CC) et le commandement de payer doit pouvoir lui être notifié par l'office des poursuites.

Si ces conditions sont remplies et que le client ne remplit pas son obligation (paiement de la créance en souffrance et enlèvement de la chose réparée), l'entreprise peut faire réaliser le bijou ou la montre par voie de poursuite en réalisation du gage et couvrir ainsi sa créance. Il est vivement recommandé à l'entrepreneur de participer à la réalisation du gage afin d'éviter que l'objet ne soit vendu à un prix inférieur à sa valeur.
 

2.1 Poursuite en réalisation de gage (art. 151 ss LP)

Si l'entreprise ne souhaite pas conserver plus longtemps le bijou ou la montre non récupéré(e) et souhaite le/la vendre pour couvrir sa créance impayée, elle doit procéder comme suit :

  1. L'entreprise doit déposer une demande de poursuite (avec indication de l'objet mis en gage, à savoir le bijou ou la montre) auprès de l'office des poursuites du domicile du client (art. 67 ss LP).
     
  2. Dès réception de la demande de poursuite, l'office des poursuites adresse au client un commandement de payer le montant des frais de réparation dus, majoré des frais de poursuite, dans un délai de 20 jours (art. 69, al. 2 LP). En règle générale, le client fait alors opposition sans indication de motifs (art. 74 ss LP).
  3. Pour poursuivre la poursuite, l'entreprise doit faire supprimer l'opposition par un titre de mainlevée auprès du tribunal (art. 79 ss LP).

Une procédure judiciaire entraîne des frais que l'entreprise doit à nouveau avancer. Le montant des émoluments et indemnités respectifs est fixé dans l'ordonnance sur les émoluments en matière d'exécution (OEmol LP) : Outre les dispositions générales applicables à tous les domaines de la LP (art. 1 à 15), l'ordonnance sur les émoluments détaille les émoluments de l'office des poursuites (art. 16 à 42), de l'office des faillites (art. 43 à 47) et des tribunaux (art. 48 à 62).

Les frais d'administration, de réalisation et de répartition sont prélevés en premier lieu sur le produit de la réalisation. Le produit net restant est versé au créancier à concurrence de sa créance, y compris les intérêts courus jusqu'à la date de la dernière réalisation et les frais de poursuite.

Si le produit ne suffit pas à couvrir intégralement la créance du créancier, celui-ci reçoit un certificat d'insuffisance pour le montant restant non couvert. Ce certificat habilite le créancier à poursuivre le débiteur dans un délai d'un mois à compter de la notification, sans nouvelle procédure d'exécution. Il peut donc directement demander une saisie pour le montant restant non couvert ou, s'il s'agit d'un débiteur en faillite (art. 39 LP), demander une menace de faillite.

En résumé, la conservation d'un bien non retiré suivie d'une poursuite en réalisation du gage est un moyen possible de se libérer de l'obligation de conservation et d'obtenir en même temps le remboursement d'une facture de réparation en suspens et des éventuels frais de conservation.

Cette procédure n'est toutefois recommandée que si le bijou ou la montre à réaliser a une valeur telle qu'elle permet de couvrir l'ensemble des frais (frais de réparation, de conservation et de poursuite que l'entreprise doit avancer).

En cas d'identité ou d'adresse inconnue du client, la poursuite en réalisation du gage est encore plus difficile. Une poursuite au siège de l'entreprise avec notification du commandement de payer par voie de publication officielle (par exemple dans le journal officiel du canton ou de l'office) peut éventuellement être envisagée. Cette procédure entraîne des frais encore plus élevés en raison de la publication du commandement de payer, l'entreprise devant également avancer tous les frais.

 

3. Alternative : Vente privée basée sur une clause contractuelle

Les dispositions relatives au retard du créancier sont de nature dispositive, c’est-à-dire non impérative. Les parties sont donc libres de convenir, au préalable, d’une réglementation propre pour la situation en question. En particulier pour les mandats classiques de réparation, il est recommandé de prévoir une clause contractuelle pour le cas de non-retrait de l’objet (cf. proposition de formulation ci-dessous).

Typiquement, une telle clause comprend les éléments suivants :

  • Fixation d’un délai : par exemple trois mois après la date convenue de retrait ou après une mise en demeure de retrait.
  • Définition des conséquences juridiques en cas de non-retrait dans le délai imparti : il peut notamment être prévu que l’obligation de garde prenne fin et/ou que le dépositaire acquière un droit à l’élimination ou à la réalisation (vente).
  • Il est également possible de prévoir l’affectation du produit de cette éventuelle réalisation (notamment compensation avec les frais de réparation et de garde, ainsi que la restitution d’un éventuel solde excédentaire au client).

Il n’est pas rare que les commerces spécialisés détiennent plusieurs objets de valeur réparés mais non retirés. Généralement, ces cas s’accompagnent également de diverses créances impayées au titre du salaire de l’ouvrage (frais de réparation).

 

4. Procédure plus pragmatique mais juridiquement incertaine

En l’absence d’un accord écrit avec la clientèle stipulant qu’un objet de valeur peut être réalisé (vendu) à titre privé par l’entreprise en cas de non-retrait, la créance impayée du salaire de l’ouvrage devrait en principe être recouvrée par la voie de la poursuite pour réalisation de gage. Cette procédure étant toutefois lourde et coûteuse, l’entreprise peut envisager une approche un peu plus pragmatique, bien que juridiquement sujette à caution.

Cette approche consiste à adresser une lettre recommandée à tous les clients qui n’ont pas retiré leurs bijoux ou montres, en leur fixant un délai de retrait. Dans ce courrier, l’entreprise doit en outre avertir le client que l’objet sera vendu en cas de non-retrait dans le délai imparti.

Si un client ne retire pas la lettre recommandée, l’entreprise peut publier l’avis de retrait et la menace de réalisation privée par le biais d’une publication officielle (par exemple dans la feuille officielle cantonale ou communale).

Si, malgré cela, un client ne se manifeste pas, l’entreprise est libre de procéder à la vente du bijou ou de la montre. Il convient toutefois de respecter les intérêts du client, en veillant à ce que l’objet soit vendu à un prix objectivement raisonnable. Afin d’accélérer la procédure, l’objet ne doit en aucun cas être vendu à un prix manifestement inférieur à sa valeur. Comme déjà mentionné, cette démarche n’est pas entièrement conforme au droit. Le risque que le client s’y oppose – éventuellement après la vente – doit être apprécié au cas par cas par chaque commerce spécialisé, en tenant compte de la situation concrète de la clientèle.

Le produit de la vente excédant les frais de réparation, de rappel et de réalisation doit être conservé au profit du client et lui revient en principe. En pratique, il est toutefois peu probable qu’un client qui n’a pas retiré son objet depuis des années et qui n’a pas réagi à l’annonce d’une vente privée revendique encore ce surplus.

 

5. Recommandation : Prévoir contractuellement le cas du non-enlèvement

Sur la base des explications ci-dessus, il convient de retenir que la vente ou la valorisation de bijoux ou de montres non retirés représente dans tous les cas une opération complexe et coûteuse, sans garantie de succès. De plus, il arrive régulièrement que les clients affirment a posteriori qu'ils n'ont pas passé de commande de réparation, mais qu'ils souhaitaient simplement obtenir un devis. Dans ce cas, l'entreprise ou le magasin spécialisé doit prouver l'existence d'un contrat d'entreprise conformément aux art. 363 ss CO.

Afin d'éviter de telles situations à l'avenir, il est recommandé de toujours conclure un ordre de réparation par écrit et de prévoir une clause contractuelle expresse en cas de non-retrait. Ainsi, le client ne pourra pas prétendre a posteriori qu'il n'a pas passé de commande de réparation, mais seulement demandé un devis.

Une mention correspondante sur le bon d'enlèvement (cf. proposition de formulation ci-dessous) suffit à cet effet. Celui-ci doit être signé par le client et conservé dans son original par l'entreprise comme pièce justificative.

En cas de non-retrait, la confirmation de commande ou le bon de retrait doit être conservé pendant au moins 10 ans. Il convient de convenir au préalable avec le client de la manière dont il sera informé de l'achèvement de la réparation (date de retrait convenue à l'avance ou invitation à venir retirer l'article).
 


Proposition de formulation pour le bon d'enlèvement :

Sur la base des explications ci-dessus, il convient de retenir qu'une vente

Si le client signataire ne vient pas chercher la marchandise mise à disposition [désignation de la marchandise] à l'adresse indiquée, même après un rappel recommandé fixant un délai, le magasin spécialisé est en droit de recouvrer le prix de sa prestation (majoré des frais de rappel et de mise en vente) sans autre notification en vendant la marchandise à titre privé.

Tout excédent éventuel du produit de la vente reste à la disposition du client dans le magasin spécialisé pendant un an. Les créances non couvertes (frais de réparation, de rappel et de mise en valeur) restent dues par le client.

Mandat de réparation accepté selon les conditions ci-dessus :

Adresse et coordonnées de la clientèle : ______________________

Nom et signature de la clientèle : ______________________

Lieu, date : ______________________ 



Remarque pour les grandes entreprises (magasins d’horlogerie, bijouteries, orfèvres) :

Pour les grandes entreprises (magasins d'horlogerie, bijouteries, bijoutiers-joailliers), il peut s'avérer utile d'intégrer une clause correspondante dans leurs conditions générales (CG). Il est important que la clientèle soit informée des CG avant la conclusion du contrat et qu'elle ait la possibilité d'en prendre connaissance. Les CG doivent en outre faire partie intégrante du contrat.

La remise du bijou ou de la montre doit également être confirmée par la signature du client. Ainsi, celui-ci ne pourra pas prétendre ultérieurement que le magasin spécialisé ne lui a pas remis le bijou ou la montre. Dans un tel cas, le bon de retrait doit être conservé (pendant au moins 10 ans).
 

Service juridique du VSGU

Si vous avez d'autres questions ou des incertitudes, veuillez vous adresser au service juridique du VSGU à l’adresse : info@vsgu-ashb.ch ou par téléphone au 041 926 07 92. Nos juristes se feront un plaisir de vous répondre.

Cet article a été publié en novembre 2024.

Roman Obrist, lic. iur., MAS, Service juridique VSGU-ASHB

04. nov.. 2024 • VSGU-ASHB • Services juridiques
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